Il y a longtemps, très longtemps Maun s’appelait Maung «l’endroit des roseaux courts», en Setswana, la langue prépondérante. Maung avait à l’époque une âme, capitale d’un royaume.
De nos jours, même si Kgosi Mathiba Moremi règne toujours sur son peuple, Maung a bien changé. L’arrivée d’autres communautés et d’une population d’européens grandissante a fini par ternir cette âme tellement africaine. Actuellement les ânes et les 4x4 règnent sans partage sur cette ville qui ne possède plus vraiment de centre. Le cœur n’y est plus, sauf pour certains touristes assoiffés de découvertes.
Moremi, tantôt sec, tantôt humide. La partie aride est parsemée de mopanes. Cet arbre magnifique apporte vitamines et protéines à la plupart des herbivores.
Les éléphants s’en délectent. La quantité de feuillus déracinés, renversés, écrasés, déchiquetés en témoigne. Moremi est aussi parsemé de termitières. Les léopards, nonchalants, s’étirent aux heures les plus chaudes sur leur pointe arrondie. L’argile constituant ces véritables cathédrales reste fraîche à l’abri des fourrés qui l’entourent. Le delta de l’Okavango et ses marécages caressent cette terre sèche et dure. La frontière y est parfaitement visible. Une flore luxuriante la délimite. Sa faune vous paraîtra sans doute insaisissable. Pourtant, le règne animal assoiffé du Kalahari ne dédaigne pas, bien sûr, une telle abondance d’eau.
Savuti est le vestige d'un ancien lac. La région bénéficiait par le passé d'une bonne pluviométrie ; elle est maintenant sèche et austère. Demeure l'habitat de nombreux animaux qui, entre novembre et mai, migrent vers Chobe et Linyanti à la recherche d'eau. Cette région ne vous décevra pas, les paysages y sont dramatiques et vous ne manquerez pas de faire la rencontre de lions, lycaons et hyènes, toujours prêts à bondir sur leurs proies.
Qui ne connaît pas les chutes Victoria, baptisées ainsi par le célèbre David Livingstone, médecin et missionnaire protestant écossais, en l’honneur de sa reine ? Pour les Makalolos, tribu locale, le nom de Victoria ne signifie rien. En effet, cette faille géologique de 1,7 km de long et 95 mètres de hauteur, merveille naturelle du monde, dans laquelle le majestueux fleuve Zambèze s'engouffre dans un grondement terrible et d'où les embruns s’élèvent très haut dans le ciel, leur inspira un nom bien plus approprié : «Mosi-oa-Tunya», la fumée qui gronde...